On a les références que l’on peut mais cet album de Bon Jovi est le seul que je connaisse qui ait un titre que l’on puisse associer à notre week-end….

Ce week-end, nous l’avons programmé de longue date avec Jean-François et Guillaume, des potes qui travaillent au palais.

Il avait pour but de nous faire profiter un peu de l’arrière-pays Niçois juste avant l’arrivée massive des touristes et la baisse du niveau de l’eau dans les rivières en raison des fortes chaleurs estivales. Mais surtout de se faire de bonnes sensations en Canyoning.

Samedi 10 juillet le rendez-vous (très matinal !) est pris non loin de Grasse, Jeff, Guillaume, Arnaud et Thomas… (Benjamin et Anne-Laure nous rejoindrons en fin d’après-midi seulement.) arrivent à l’heure…du moins si l’on considère la demi-heure de retard syndicale en vigueur dans nos contrées.

Après une petite heure de route, rendez-vous dans les Gorges du Loup, chez Jeff qui nous accueillent dans son centre de canyoning. C’est un ami de Jeff (le premier, c’est bon tout le monde suit au fond ?). On lui a demandé une descente un peu hardcore, en sportifs accomplis que nous sommes.
C’est donc un niveau 3 sur une échelle de difficulté qui va jusqu’à 4 qui s’offre à nous.
Notre guide est très expérimenté et commence à nous expliquer ce que l’on va faire pendant que nous nous équipons, un petit coup de jet d’eau afin de nous humidifier en vue de la petite marche qui nous attend pour le premier gros morceau de cette « balade » qui va durer environ 3h30. Il est 9h quand nous nous arrêtons au point de départ du rappel de 40 mètres, juste à coté d’une immense cascade

Après une petite appréhension du vide, tout le monde se lance l’un après l’autre et nous atterrissons aux pieds de la cascade où l’on commence à gouter au 16°de l’eau.
Deux petites vasques plus loin et nous nous retrouvons dans le lit de la rivière que nous devons descendre pour de bon.
Nous écoutons religieusement Jeff nous expliquer les consignes et gestes de sécurité et qui finira son intervention en nous mettant en garde sur le coté très glissant des rochers…
5 mètres, il m’aura fallu 5mètres pour me ramasser dans les rochers…et me casser les côtes.


Fermant la marche personne n’a rien vu, ni entendu. De mon coté le crac sourd et la douleur intense ne laissent planer presque aucun doute sur ma nouvelle condition.
Je n’arrive plus à respirer mais j’essaye de me persuader que ce n’est qu’un choc tout en rejoignant le reste de la troupe qui m’attend plus bas l’air un peu inquiet.
La descente qui s’apparente pour moi à une longue agonie aura duré 3h30.Une descente ponctuée de toboggans, de sauts pour certains atteignant les 15 mètres, de marches dans les rochers. Bref riches en sensations où tout le monde se sera régalé, on avait demandé du sportif on aura été servi… . De mon coté un peu moins les chocs et le crapahutage me faisant souffrir le martyr. Heureusement que le froid de l’eau et la combinaison très serrée tempèrent un peu les pics de douleur.
Nous sortons de l’eau enfin !ravi de l’expérience et des sensations éprouvées. Faut-il encore remonter le long d’un chemin bien pentu afin de retrouver le minibus qui nous ramènera au camp de base.
Nous nous changeons, rinçons et passons à table dans un petit restau. Vu mon état, pas d’appétit et teint livide, Jeff notre guide finira par appeler ses collègues (il est pompier aussi) afin de m’envoyer à l’hôpital, par sécurité.
Je quitte l’équipe dans la discrétion de mon nouveau carrosse rouge et les laisse partir s’installer au Tipi à Gréolières que nous avons réservé pour passer la nuit. C’est là que Benjamin et Anne Laure les rejoignent.
De mon coté je sors de l’hôpital quelques 5h plus tard avec 2 côtes cassées à rajouter au compteur des os brisés.
Sonia vient me chercher et nous rejoignons les autres pour la soirée et la nuit, de toute façon il n’y pas grand chose à faire à part prendre son mal en patience.

La soirée sous une belle nuit de juillet entre amis est un vrai régal avec barbecue, feu et jeux idiots à la clé.

La nuit à 10 sous le tipi se passe sans encombre et nous nous réveillons assez tôt car le programme de la matinée est chargé.
Le site est superbe, très accueillant, au pied de la seule piste de ski de la station et sous les sapins, tout semble fait pour les amateurs de nature.VTT, accro branches pour petits et grands, tyrolienne de toute taille mais surtout la plus grande d’Europe avec près de 600 m de long et seul via-sous terraine connue.
C’est ce programme que nous avons sélectionné et après une petite explication sur la sécurité dans la grotte tout le monde disparait dans le gouffre équipé de casques, baudriers et combinaisons.
De mon coté je vais regarder les pratiquants de l’accro branche en me positionnant pas très loin de la grande tyrolienne afin de voir passer les spéléologues d’un jour.
1h15 plus tard les revoilà devant moi barbouillés de terre, visiblement ils ont rencontrés sous terre des conditions climatiques assez rudes, entre le froid et la boue mais tous ont l’air ravi.
Nous rentrons au camp à pieds, une rapide toilette pour évacuer la boue suivie d’un rangement du camp et nous filons chez la maman de Guillaume qui nous a préparé un repas pantagruélique.
C’est sous un magnifique murier en pleine nature et sous la vigilance de voraces moustiques que nous achevons à la fois le repas et ce week-end riche en sensations.

Il règne un calme olympien dans les voitures pour le retour dans nos peinâtes et nous nous quittons tous à l’entrée de Grasse.